Récemment, de nouveaux visages ont été dévoilés chez les familles des auto-entrepreneurs. Entre les salariés, les étudiants, les retraités et les chômeurs, les profils des nouveaux entrepreneurs se veulent disparates. Et pourtant depuis le lancement du régime de l’auto-entrepreneur en 2009, plus de 50% des entreprises nouvellement créées sont des auto-entreprises. Qui sont ces nouveaux entrepreneurs ? Le 5 février dernier, l’Insee a décrypté l’évolution sociologique et les profils des nouveaux entrepreneurs.

1- Le salarié

Face à la crise, beaucoup de salariés dans les entreprises privées recherchent un complément de revenu pour subvenir aux besoins de leurs familles. Mais au lieu de trouver un second emploi, ils choisissent de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Si la plupart d’entre eux (près de 87%) sont à leur première expérience dans le monde de l’entrepreneuriat, ils restent pourtant bien décidés à poursuivre leur projet. D’ailleurs, 75% d’entre eux ont choisi de lancer leur entreprise en attaquant un segment de marché totalement différent de leur métier d’origine. En se lançant dans l’auto-entreprenariat, 62% d’entre eux font, néanmoins, de leur projet une simple activité complémentaire et restent principalement investis pour le compte de leurs employeurs.

2- Le retraité

La retraite est une situation favorable pour monter une entreprise. C’est la raison pour laquelle 5% des nouveaux entrepreneurs analysés par l’Insee sont des retraités. En choisissant le régime de l’auto-entrepreneuriat, ils se sont spécialisés dans des activités liées directement à leurs compétences initiales, au temps où ils étaient eux-mêmes employés. 39% de ces nouveaux entrepreneurs ont développé leur activité dans le secteur du conseil. Par ailleurs, 55% d’entre eux choisissent l’entrepreneuriat comme activité complémentaire contre 21% à titre d’activité principale.

3- L’étudiant

Pour financer leurs études, beaucoup d’étudiants se tournent vers l’auto-entrepreneuriat afin de compléter leurs revenus. D’autres, fraîchement diplômés et sans grandes expériences dans la vie professionnelle, choisissent de créer directement leurs entreprises pour éviter les aléas d’un CDI. Disposant généralement de peu d’apports personnels, ils se lancent dans des activités qui présentent le minimum de risques. Les segments de marché les plus prisés par les jeunes étudiants sont l’information et la communication (17% des cas) d’un côté et le conseil aux entreprises (31% des cas) de l’autre. Ces nouveaux entrepreneurs font de leur projet une activité complémentaire (29% des cas) ou une activité principale (29% des cas également) pour pouvoir boucler leurs fins de mois.

5- Le novice sans diplômes

L’entrepreneuriat n’est pas l’affaire des seuls diplômés. En effet, les débutants sans diplômes peuvent aussi se lancer dans la création d’emploi. Généralement plus déterminés à réussir que les autres porteurs de projet, les débutants non diplômés sont d’excellents profils dans l’auto-entrepreneuriat. Ainsi, 46% d’entre eux choisissent de faire de leur projet une activité principale, contre 10% comme activité secondaire.

6- Les chômeurs

Le chômage est une excellente occasion pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Et pour cause, les chômeurs peuvent bénéficier de différentes aides telles que l’Accre ou le Nacre. Grâce à ces accompagnements administratifs et financiers, 85% de ces demandeurs d’emploi qui se convertissent en entrepreneurs ont pu lancer leur projet. Les segments de marché les plus prisés par ces profils sont le commerce (35% des cas) et les aides à domicile et les services à la personne. Dans 32% des cas, ces entrepreneurs chômeurs ont fait de leurs nouvelles activités le cœur de leurs métiers et dans 7% des cas, ils les ont choisies comme activité complémentaire.

7- Les créateurs spécialisés

Les fonctionnaires ou salariés dans le privé œuvrant dans le secteur de la santé, de l’enseignement et des professions sociales sont également attirés par l’auto-entrepreneuriat. Majoritairement des femmes (61%), ces créateurs spécialisés proposent généralement des cours particuliers et des aides à domicile afin de se générer des compléments de revenus (38% des cas). 20% d’entre eux font, en revanche, de l’entrepreneuriat une activité principale.

De même, beaucoup d’auto-entrepreneurs sont des professionnels de la construction. Majoritairement des hommes cette fois ci, ces fonctionnaires, salariés ou récents chômeurs titulaires d’un CAP ou d’un BEP proposent souvent des services de sous-traitance à de plus grands entrepreneurs. Dans 37% des cas, l’auto-entrepreneuriat est pour eux la principale source de revenus. Pour 10% des cas, il s’agit d’une activité complémentaire.