Vous envisagez de vous lancer dans l’entrepreneuriat en solo ? La Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) pourrait bien être la forme juridique idéale pour concrétiser votre projet. Flexible, simple à gérer et offrant une responsabilité limitée, ce statut séduit de plus en plus d’entrepreneurs souhaitant entreprendre seuls. Dans cet article, nous décryptons pour vous tous les avantages de la SASU afin que vous puissiez déterminer si ce choix correspond à vos attentes.
Qu’est-ce qu’une SASU ?
La SASU, pour Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle, est une forme de société commerciale qui ne compte qu’un seul associé. Celui-ci peut être une personne physique, comme vous en tant qu’entrepreneur individuel, ou une personne morale comme une autre société. La grande force de la SASU réside dans sa simplicité de fonctionnement puisque toutes les décisions sont prises par cet associé unique. De plus, sa responsabilité est limitée au montant de son apport, ce qui protège son patrimoine personnel en cas de difficulté.
Les avantages de la SASU
Un régime social avantageux pour le président
En tant que président de votre SASU, vous bénéficierez d’un statut d’assimilé salarié, ce qui vous permettra d’être affilié au régime général de la Sécurité sociale. Concrètement, cela signifie que vous serez couvert pour les risques maladie, vieillesse, invalidité et décès, tout comme un salarié classique. Un véritable atout en termes de protection sociale pour vous, entrepreneur individuel. Attention toutefois, vous ne cotiserez pas pour l’assurance chômage et ne pourrez donc pas prétendre aux allocations en cas de perte d’emploi.
Une grande flexibilité de fonctionnement
L’un des principaux attraits de la SASU réside dans la grande liberté dont vous disposez pour organiser le fonctionnement de votre société. En tant qu’associé unique, vous définissez vous-même les statuts et les règles de gouvernance dans les limites fixées par la loi. Vous n’êtes pas contraint par un cadre rigide et pouvez faire évoluer l’organisation au gré des besoins de votre activité. Cette souplesse de gestion représente un réel avantage au quotidien, notamment lors des premières années où vous devrez vous adapter rapidement.
Une prise de décision simplifiée
Puisque vous serez l’unique associé de la SASU, vous n’aurez de comptes à rendre à personne d’autre. Toutes les décisions importantes comme l’approbation des comptes, l’affectation des résultats ou encore la modification des statuts vous reviendront de plein droit. Fini les réunions interminables pour obtenir l’approbation de vos associés ! En SASU, la prise de décision se fait donc de manière simple et rapide, ce qui fluidifie nettement la gestion au quotidien.
D’autres avantages à lister
Au-delà des aspects pratiques, créer une SASU vous permettra également de bénéficier d’une meilleure crédibilité vis-à-vis de vos partenaires commerciaux comme les banques, fournisseurs ou clients. Ce statut sociétaire inspirera davantage confiance que le statut d’entreprise individuelle classique. Enfin, si vous souhaitez un jour vous associer avec d’autres personnes, il sera très simple de transformer votre SASU en SAS « classique » en modifiant simplement les statuts, sans avoir à créer une nouvelle structure.
Les inconvénients à connaître
- Des formalités de création plus lourdes qu’une entreprise individuelle
- Une comptabilité et une gestion annuelle obligatoires
- Des charges sociales élevées sur la rémunération du président
- Une complexité de fermeture plus importante
- L’impossibilité de procéder à une introduction en bourse
Comment créer sa SASU ?
Après avoir pesé le pour et le contre, vous avez décidé de vous lancer et de créer votre SASU ? Voici les principales étapes à suivre :
Rédiger les statuts
Les statuts de la société constituent la première étape incontournable. Ce document fondateur fixe les règles d’organisation et de fonctionnement de votre SASU (objet social, siège, capital, gouvernance…). Vous disposez d’une grande liberté pour les rédiger, dans le respect du cadre légal en vigueur. Faites appel à un professionnel du droit des sociétés pour être certain de ne commettre aucune erreur.
Nommer le président
Dans les statuts, vous devrez obligatoirement désigner un président, qui sera le représentant légal de la société. Il peut s’agir de vous-même en tant qu’associé unique, ou d’une autre personne physique ou morale. Le président sera investi de pouvoirs étendus pour gérer les affaires courantes de la SASU.
Déposer le capital social
Contrairement à l’entreprise individuelle, la SASU nécessite la constitution d’un capital social d’un montant minimum de 1€. Vous devrez donc procéder à un apport en numéraire, que vous pourrez compléter par des apports en nature (immobilier, matériel, etc.) après évaluation par un commissaire aux apports. Le capital devra être intégralement libéré, c’est-à-dire versé sur un compte bancaire dédié.
Publier une annonce légale
Avant de pouvoir être immatriculée, votre future SASU devra faire l’objet d’une insertion préalable dans un journal d’annonces légales. Cette formalité obligatoire vise à assurer la publicité de la création de la société auprès des tiers.
Déposer le dossier d’immatriculation
La dernière étape consiste à déposer un dossier complet auprès du greffe du tribunal de commerce dont dépend le siège social de la SASU. Celui-ci comprend les statuts, l’acte de nomination du président, les pièces d’identité, les justificatifs de dépôt de capital, etc. Après instruction, le greffe procédera à l’immatriculation de votre société qui pourra alors commencer son activité.
Les obligations comptables
En créant une SASU, vous devenez de fait une société commerciale à part entière. À ce titre, vous serez soumis à des obligations comptables plus strictes qu’une entreprise individuelle classique. Parmi les principales figurent la tenue d’une comptabilité complète, avec livre-journal, grand livre, balance etc. Vous devrez également établir chaque année un bilan, un compte de résultat et une liasse fiscale. Ces documents devront être approuvés par vous-même en tant qu’associé unique puis déposés au greffe.
La fiscalité et le régime social du président
Sur le plan fiscal, la SASU est soumise de plein droit à l’impôt sur les sociétés (IS) au taux de droit commun. Vous pouvez toutefois opter, sous certaines conditions, pour l’impôt sur le revenu (IR) pendant les 5 premières années d’activité. Cette option, intéressante pour les très petites structures, doit être soigneusement étudiée car elle n’est pas renouvelable au-delà de la 5ème année.
Concernant votre rémunération en tant que président, celle-ci sera imposée dans la catégorie des traitements et salaires. Vous bénéficierez de l’abattement forfaitaire de 10% ou pourrez déduire vos frais réels. Mais surtout, comme nous l’avons vu, vous serez affilié au régime général de la Sécurité sociale en tant qu’assimilé salarié. Vos cotisations sociales seront prélevées sur votre rémunération brute, ce qui représente un coût non négligeable à prendre en compte.
En conclusion, la SASU constitue un excellent choix de statut juridique pour vous lancer en solo dans l’entrepreneuriat. Simple à gérer au quotidien, flexible et protectrice sur le plan patrimonial, elle vous permettra de concrétiser votre projet en toute sérénité. N’hésitez pas à vous entourer de professionnels du droit et de l’expertise comptable pour bien préparer la création de votre société et aborder cette nouvelle aventure en toute confiance !