La dotation aux amortissements est le terme comptable désignant la dépréciation des biens de production. Celle-ci est due à la détérioration ou la désuétude des matériels. Les dotations aux amortissements font partie des charges que le porteur de projet doit inclure dans le prévisionnel financier. Elles peuvent constituer un poste de dépense important pour les entreprises de production et de service dont l’activité nécessite l’utilisation d’équipements de pointe.
Les différentes charges à budgétiser dans le prévisionnel financier
Les charges qu’une entreprise doit prévoir dans la réalisation de la partie financière du business plan sont nombreuses et dépendent du secteur d’activité. En général, le prévisionnel doit inclure la marge prévisionnelle et les charges externes. Il doit incorporer les dépenses liées aux ressources humaines (salaires des employés et rémunération des dirigeants, ainsi que les charges sociales), les charges financières, les impôts et les taxes liés à l’activité. Il doit également mettre en évidence les dotations aux amortissements, c’est ce qu’on va justement voir dans la suite de l’article.
Appréciation des dotations aux amortissements
Si l’activité de l’entreprise nécessite des investissements préalables, le cout d’acquisition n’est pas immédiatement pris en compte dans le résultat. L’amortissement est à étaler sur la durée d’utilisation de chaque immobilisation acquise. Cette durée varie en fonction du type d’immobilisation.
Généralement, elle est de 3 ans pour les équipements informatiques, de jusqu’à 10 ans pour le mobilier de bureau, de jusqu’à 5 ans pour les matériels de transport, de jusqu’à 10 pour les machines industrielles, de 10 à 20 ans pour l’agencement et les installations, et de jusqu’à 50 ans pour les immeubles.
Il faudra alors tenir compte de cette durée pour pouvoir estimer les charges liées aux dotations aux amortissements. Il convient toutefois de préciser que ce type de charge n’a pas d’effet sur la trésorerie, étant donné que c’est lors de l’achat de l’immobilisation que le décaissement est pris en compte. Il faut aussi noter que tous les biens ne sont pas forcément amortissables.
- Distinguer les biens amortissables des biens non amortissables
Pour pouvoir faire une juste appréciation des dotations aux amortissements, il est primordial de faire un inventaire des immobilisations prévues par l’entreprise. Il s’agit ici de lister les biens à acheter dont la valeur dépasse les 500 euros hors taxes, ensuite faire un inventaire des biens pouvant être amortis et ceux qui ne peuvent l’être.
On peut citer parmi les immobilisations qui peuvent être amorties le droit au bail, les fonds de commerce, les terrains, les marques, les immobilisations financières incluant les prêts, les cautions et les titres de participation. Bien sûr, les biens d’une valeur inférieure à 500 euros hors taxes sont aussi à intégrer dans la liste des biens non amortissables.
On retrouve parmi la liste des biens amortissables les constructions, les aménagements et agencements, les installations techniques, les véhicules, les matériels de bureau, les matériels informatiques ainsi que les immobilisations dites incorporelles incluant les frais de recherche, les frais d’établissement, licences, brevets, etc.
Avant de procéder à l’estimation des dotations aux amortissements, il est important de connaitre la différence entre la valeur brute, l’amortissement du bien et la valeur nette comptable. La valeur brute d’un bien désigne le prix d’achat hors taxes. Pour parler du montant cumulé des amortissements pratiqués sur le bien, le terme comptable utilisé c’est l’amortissement du bien. Enfin, en ce qui concerne la valeur nette comptable, c’est la valeur brute du bien minorée du montant des amortissements. Cette valeur est égale à zéro lorsque le bien est amorti à 100%.
- Calculer les dotations aux amortissements prévisionnelles
Le porteur de projet qui prévoit d’acquérir des immobilisations doit penser à inclure une dotation aux amortissements à la fin de chaque exercice prévu dans le prévisionnel. Une estimation individualisée de chaque immobilisation doit être effectuée exercice par exercice pour ne pas fausser le prévisionnel.
Pour vous simplifier la vie, nous vous conseillons de choisir la méthode d’amortissement linéaire. Voici la formule : Taux d’amortissement =1/durée d’amortissement (en années).Vous conservez ainsi le même montant d’amortissement sur la durée de vie comptable de l’immobilisation. Celle-ci est à compter à partir de la date où l’entreprise commencera à profiter des avantages procurés par l’immobilisation. Rien ne vous empêche pourtant de choisir l’amortissement dégressif ou variable.
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